Interview de Nicolas Frasie, Responsable Développement chez Communauto

Nicolas Frasie Communauto

Leader de l’autopartage au Canada avec plus de 5000 véhicules, Communauto propose également ses services en Ile-de-France depuis 2012.

Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Nicolas Frasie, Responsable du Développement en France chez Communauto, et co-fondateur de l’AAA (Association des Acteurs de l’Autopartage) qui représente la filière.


M+ : Qu’est-ce que l’autopartage ?

NF : C’est la mise à disposition de véhicules en libre-service, disponibles 24/7, proposés dans des stations à proximité des usagers à une tarification à la minute ou à l’heure, carburant inclus. L’objectif de l’autopartage est de remplacer la voiture individuelle. Il s’adresse à des individus vivant dans des territoires desservis par les transports publics ou des infrastructures cyclables qui n’ont pas besoin d’un véhicule au quotidien.

En moyenne, les usagers empruntent ces services 3x par mois, avec une majorité de trajets de moins de 4H. Les principaux motifs sont les achats, l’accompagnement d’enfants, les loisirs.
C’est un usage différent des services de location traditionnelle, qui sont principalement dédiés aux professionnels et aux particuliers pour les week-end et les vacances.

M+ : Quels sont les types d’autopartage ?

NF : On peut en distinguer essentiellement deux types: l’autopartage en boucle et l’autopartage en free-floating.

En boucle, le véhicule dispose d’une place réservée, et la tarification est à l’heure ou à la journée. L’usager peut réserver le véhicule et le restituer là où il l’a récupéré. L’autopartage en boucle représente 80% du marché en France.   

En free-floating, la tarification est à la minute, et sans réservation. L’utilisateur peut rendre le véhicule quand il le souhaite et où il le veut (dans un périmètre défini). Ce sont des trajets plus courts en moyenne.             

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Enfin, il existe l’autopartage combiné, qui est la combinaison de ces deux services. L’autopartage en free-floating joue alors le rôle de produit d’appel, pour in fine faire découvrir l’intérêt de l’autopartage en boucle qui semble plus contraignant à prime abords. Or, c’est l’autopartage en boucle qui génère du report modal, et donc des économies de CO2. Ce modèle est notamment proposé par le service Citiz avec son service Yea!

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M+ : Quels sont les intérêts de l’autopartage ?

NF : Les usagers trouvent un intérêt à l’autopartage parce qu’il leur revient moins cher que posséder une voiture.

Les collectivités, et l’Etat dans une certaine mesure, soutiennent l’autopartage parce qu’il contribue très significativement à la réduction des émissions de GES et offre une alternative moins chère à la possession de voiture. Alors que de nombreux Français s’inquiètent de l’impact des ZFE, l’autopartage apporte également une solution.

M+ : Comment les pouvoirs publics peuvent-ils inciter à l’autopartage ?

NF : Le premier élément indispensable est la mise à disposition de places en voirie, l’autopartage se développant très mal en sous-sol par manque de visibilité et accessibilité. Le deuxième serait de développer la communication autour de ce service, comme véritable alternative à la voiture individuelle. Enfin, un cadre fiscal et réglementaire, telle qu’une prime à la conversion pourrait encourager les propriétaires de véhicules thermiques à passer à l’autopartage.

M+ : Qu’en est-il de la situation de l’autopartage en entreprise ? Est-ce que c’est un phénomène croissant?

NF : Des solutions se développent en entreprise et dans les administrations telles que :

  • La gestion de flotte avec la mise en partage des véhicules internes. Cela permet de réduire le nombre de véhicules et de mieux comprendre leur usage. C’est un service qui se développe notamment en vue de l’électrification des flottes. (Par exemple pour prévoir le nombre de voitures et de bornes de recharge nécessaires).
  • L’autopartage : Les services grand public s’adressent également aux entreprises et aux collectivités, en remplacement ou complètement d’une flotte de voiture.

M+ : Maintenant que vous avez répondu à nos questions concernant la situation générale de l’autopartage en France, nous sommes désireux d’en apprendre davantage concernant Communauto.

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M+ : Quelle est l’histoire de Communauto ?

NF :C’est une PME québécoise fondée en 1994 par Benoit Robert et qui compte aujourd’hui plus de 5000 véhicules dans toutes les grandes villes canadiennes (excepté en Colombie-Britannique) et en Ile-de-France.
C’est une entreprise qui opère en dehors de tout marché public, mais en partenariat systématique avec les collectivités.

Communauto a racheté en 2012 Mobizen, pionnier de l’autopartage en Ile-de-France et continue à poursuivre son développement, notamment avec la RATP qui est rentrée au capital de la société en 2019.

M+ : Quels sont les services proposés par Communauto ?         

NF : Communauto propose à Paris et dans une dizaine de communes d’Ile-de-France de l’autopartage en boucle aux particuliers et aux professionnels.

L’autopartage en boucle est la formule idéale pour les trajets planifiés
M+ : Quelles sont les conditions pour louer un véhicule ?

NF : Chez Communauto, dès l’obtention de votre permis de conduire, vous pouvez louer une voiture. Il n’y a pas de condition d’âge.

M+ : Quels types de véhicules proposez-vous ?

NF : Nous avons beaucoup de 5 places, telles que des Renault Clio hybride ou Peugeot e208. La Toyota Yaris hybride est notre véhicule favori.


Propos recueillis par Melchior Dubais et Dary Allaoua pour Mobilité Plus – Juin 2023

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